Illustrations Karin Doering-Froger, éditions Arthaud, 168 pages, octobre 2020, ISBN : 9782081489141
Le point de vue de Jeanne Doré (directrice éditoriale – Nez éditions)
Après avoir publié en 2017 son autobiographie, « l’écrivain d’odeurs » reprend la plume pour cet atlas regroupant une trentaine de végétaux. Classés selon la partie de la plante qui est exploitée, ceux-ci sont décrits à travers des prismes divers : leur histoire, leur origine, leurs usages, leur culture ou encore leur transformation en ingrédients de parfumerie. Jean-Claude Ellena enrichit chaque texte d’anecdotes et de souvenirs, puisés notamment dans l’expérience accumulée depuis ses débuts à Grasse dans les années 1960, en lien avec les grands classiques de la parfumerie ou encore relatifs à la genèse de ses propres créations. L’odeur du santal est selon lui « horizontale, lascive, paresseuse et sans relief », tandis que celle la mousse de chêne lui évoque « la toison moutonnante d’un pubis de femme ». Il admet de pas connaître de senteur « plus amère, plus intelligente, plus lucide » que celle de l’absinthe, et retrouve dans la sauge sclarée celle « de la sueur humaine, de [son] corps, de [son] animalité, de la vie ». On ne se lasse pas de lire ces portraits olfactifs, poétiques et intimes, car, comme l’auteur l’écrit en introduction, « les odeurs sont complexes, secrètes, et ne se dévoilent pas sans une preuve d’amour ».
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